Le Jazz et la MJC


Contexte de départ

Le jazz a fait son entrée dans l’Hexagone dans les années 30. Ce style de musique venant d’Amérique et mal connu en France, voit la création du Hot Club de France en 1932 qui regroupe les premiers amateurs et est destiné à l’éducation du futur public par des conférences-auditions avec des amateurs confirmés. La musique populaire française vit un essoufflement à cette époque, et quelques artistes introduisent les rythmes de la nouvelle musique dans des chansons comme Charles Trenet, puis Yves Montand, les Frères Jacques, Charles Aznavour … popularisant le jazz auprès du grand public. Dans les années 50, des orchestres sont diffusés à la radio, des festivals et salons organisés en France ; l’apparition du micro-sillon permet également une plus large diffusion.
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A Carcassonne, un Hot Club de jazz est créé dés 1940 puis le quintette en 1943. Le quintette du Hot club de Carcassonne en 1943 est constitué par Dominique Orlanducci (guitare), René Miquel (clarinette), Pierre Palau (Batterie), Big Boyer (Contrebasse) et Jean Osmont (trompette).  Le Hot Club intervient à la MJC de Lézignan dés 1950 pour deux conférences  pour expliquer ce qu’est le jazz, une avec le docteur Malacan et Mr Jordy, l'autre avec Messieurs Boye et Gastaud, président et secrétaire du Hot Club.
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Les premiers pas

En 1965, un noyau de quelques motivés se constitue autour de cette musique à la Maison des Jeunes, dont André Castel, Jean-Pierre Cayrol et Michel Calvayrac. Avec René Coll, qui fréquente du beau monde dans le milieu, et soutiendra le club pendant de longues années, ils réussissent à faire venir Guy Lafitte, un des meilleurs saxos ténors européens.
Ce fut la première Jam Session à la MJC, en mars 1966, réunissant 300 personnes survoltées pour écouter une quinzaine d’excellents musiciens dont Guy Lafitte bien sûr, Michel Olive, René Julien, Jean Raymond, René Coll et les musiciens du Hot Club Carcassonnais Loulou Boyer, Yves Borderie, Michel Calvayrac, André Malacan, Jean Osmont et Loulou Miac) … de 22h à 2h du matin.
Au vu du succès de cette première soirée, le Jazz Club de la MJC organisera un concert pour les 20 ans de la Maison en novembre avec Guy Lafitte et les Frères Julien, dans les salons du Terminus (hôtel en face de la gare) qui fera danser 800 personnes tout au long de la « Nuit du Jazz ». Le public lézignanais aura également l’honneur et le plaisir d’accueillir Bill Coleman, Claude Guilhot au vibraphone, ainsi que Stéphane Grappelli le violoniste qui, entre deux morceaux, allait se réchauffer les doigts au radiateur du bureau tellement l’hiver était rude.

Un Jazz club bien installé

Les organisateurs passionnés de la MJC avaient carte blanche pour la programmation, avec l’appui du Conseil d’Administration et la participation des commerçants lézignanais qui figuraient sur les programmes en contrepartie. Ils fabriquaient des affiches et dépliants qu’ils allaient distribuer dans les villages environnants. Les musiciens n’en revenaient pas du dynamisme, de l’organisation et de l’accueil de la petite ville rurale.
Le 1er avril 1969, après de nombreuses brillantes soirées du Jazz Club, la MJC accueille Hal Singer lors de la Quinzaine Culturelle. Jean-Pierre Cayrol avait réussi à lui organiser une mini-tournée dans le sud (Narbonne, Sète, Lézignan) pour le faire jouer à la MJC. Une soirée du jazz riche en artistes, avec  l’orchestre de Richard Breton, dans lequel jouait notre drummer local Michel Calvayrac pour la première partie, suivi de l’inimitable saxo-ténor américain accompagné par les Frères Julien, puis d’une Jam Session.
Avant le concert a eu lieu en présence de l'artiste l'émission "Quatre à quatre" de France Inter, enregistrée à la MJC, où un groupe de jeunes encadrés par André Castel posaient des questions à Georgette Plana, célèbre chanteuse de l'époque.
Cet engouement pour la musique provoquera l’ouverture de l’école de musique municipale qui fait ses premières gammes à la MJC en 1978, avec des professeurs de musique dont des musiciens de jazz (Jacques Adamo par exemple qui était trompettiste, Michel Calvayerac et Guy Robert).
Un essoufflement national par rapport à cette musique, ainsi qu’un manque de budget, ont raison de la motivation du noyau d’organisateurs, et les concerts continuent mais de manière beaucoup plus épisodiques jusqu’en 1987.
On peut citer : le 1er décembre 1974 > Un concert des Jazz Makers avec Jean-Pierre Bois, René Nan, Suzy Wood, Daniel Grosbard, Pierre Ramenont, toujours présenté par Dédé Castel et promu par Jean-Pierre Cayrol, et organisé par Jacques Espardelier, suivi d'une Jam Session, en l'honneur de Duke Ellington. le 8 février 1980 > concert de jazz lors du "février musical", au Palais des Fêtes avec le "Quintet de jazz" (Daniel Grosbard à la basse, Michel Calvayrac à la batterie, Guy Robert au saxo ténor, Michel Olive au piano et Jacques Adamo à la trompette) et le "Big Band", orchestre de l'Institut de musique du Languedoc (Carcassonne) avec 6 trompettes, 3 trombones, 5 sax, une batterie (M. Calvayrac), un piano, une basse et une guitare. en mars 1981 > soirée jazz avec le Quintet Jazz de l'Institut du Languedoc (voir ci-dessus) en 1981 > un autre concert avec le "Melgueil Jazz Quartet" de Mauguio, formation originale par l'emploi d'un synthétiseur et beaucoup d'improvisations printemps 1986 > concert du Big Band de Jazz de Coursan dirigé par Daniel Grosbard pour les 40 ans de la MJC, et concert du "BBL2ziJazz" créé en 1985 au sein de l'école de musique de Lézignan. juin 1987 > grand spectacle créé en 2 mois par M. Calvayrac et Roger Fabry "Il sera une fois le jazz" où l'Oncle Sam raconte le jazz à un enfant avec la participation des écoles de musique et de danse, d'une chorale et d'associations diverses ; aussi appelé "Jazz Comedy", il sera rejoué en 1988 à l'Idéal, et beaucoup plus tard en 2013.

Le renouveau en 1989

Un cycle de concerts "les vendredis du jazz" est organisé durant le printemps ; on retrouve M. Calvayrac, M. Olive et J. Adamo, avec Pellegrini, Balsano ou Santandrea dans le quintette MC5, et le Big Band Sol de Narbonne.
Il s'établit un dialogue entre la MJC et la Ville : la salle voûtée des anciennes écuries de la Maison Gibert donne envie à la Ville de créer une salle pour le jazz. En attendant qu’elle soit prête, ce sera la MJC qui portera les 4 concerts programmés sur le trimestre, avec José Vila, Michel Olive et Michel Calvayrac aux commandes, en complémentarité avec les stages et concerts organisés à Conilhac, préambule au fetival Jazz/Conilhac actuel.

La MJC accueillera sur cette idée en 1990, dans sa salle de spectacle décorée dans le style cabaret, les artistes suivants : le 10 mars > M. Olive, René Nan et Michel Bismut qui invitent Michel Marre à la trompette le 21 avril > "Cris de velours" de la chanteuse Hélène Ferrand entourée de Jack Lyprendi, Fred Monino et René Nan le 26 mai > "Swing" le groupe Nouvelle Orléans composé notamment de Jacques Salient et Daniel Grosbart le 9 juin > Bahia jazz brésilien & bossa nova

Enfin, on retrouve dans les archives deux concerts au Jazz Club de la MJC, un en 1991avec le groupe Black Label, puis en 1992 le quintette MC5 (voir ci-dessus) qui invite le saxophone Francis Bourrec, sur demande du président de la commission culture Dédé Castel dans le cadre d'un WE MJC important : inauguration de l'expo photo et atelier poterie avant le concert, et assemblée générale le lendemain.

Ensuite, le jazz se fera discret à la MJC, qui proposait de plus en plus d'activité avec d'autres priorités budgétaires. Le festival de Jazz/Conilhac, né en 1987, a été porté par des musiciens venus à cette époque : Michel Olive et Guy Lafitte ont « négocié le premier virage du festival. Plus pro, plus pointu … » et a rapidement gagné en notoriété.

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